Adulescente jusqu’à ses 39 ans, Nathalie ne ressent pas le besoin de fonder une famille.
Fan de voyages et de sports extrêmes, elle croque la vie à pleines dents… Puis elle pose ses valises et s’engage progressivement dans un long parcours de PMA. Inséminations, FIV, fausses couches, rien ne lui aura été épargné…
Actuellement enceinte de 6 mois à 44 ans grâce à un don d’ovocytes en Espagne, elle revient sur son parcours.
Nathalie, à quel âge t’es-tu posée la question de l’enfant ?
Je ne me suis pas dis, j’ai 39 ans, je dois faire un enfant ! Mais il se trouve que j’ai rencontré mon compagnon actuel à 39 ans et que j’ai eu tout de suite envie de faire des enfants avec lui… Il était prêt lui aussi et nous nous sommes lancés.
Ce désir d’enfant était probablement en moi depuis un moment, il aurait pu éclore plus tôt, mais il n’avait pas la place de s’exprimer au sein de mon couple précédent.
Comment se sont passés les premiers essais bébé à 39 ans ?
J’étais sous stimulation light, mais cela n’a pas donné grand-chose, à part une première fausse couche douloureuse sur le plan physique et psychologique…
Je l’ai vécue comme un échec personnel, je me suis dit que je n’étais pas douée pour devenir mère, alors que je réussissais dans plein d’autres domaines…
Alors, mon compagnon et moi avons décidé de passer la vitesse supérieure avec les inséminations, mais j’ai fait une nouvelle fausse couche et les échecs se sont enchainés…
On a traversé des moments difficiles en couple. Tous nos copains faisaient des enfants, on avait l’impression de rester sur le bord de la route. Je me sentais responsable, et je disais à mon compagnon « séparons-nous, je vais te rendre malheureux »
J’ai aussi découvert l’absence totale de psychologie chez les gynécos, qui se bornaient à me dire « Ah, ben c’est pas d’chance, ma bonne dame ! »
Puis, nous avons déménagé, changé de régions, j’ai fait une dernière insémination à 42 ans, toujours infructueuse. Là, un gynéco m’a dit : « Attention, il vous reste un an pour tenter la FIV et qu’elle soit remboursée ». J’ai soudainement pris conscience de mon âge !
Comment as-tu vécu le passage de l’insémination à la FIV ?
On m’avait dit que le traitement était beaucoup plus violent, et ce fut effectivement le cas ! J’ai fait 4 FIV en 6 mois et j’en garde un souvenir horrible !
Je n’avais pas de bons rapports avec l’équipe médicale, je trouvais que les transferts se déroulaient dans une ambiance totalement déshumanisée, sans aucune intimité, ni un quelconque soutien psychologique de la part des médecins.
Pour la première fois, j’ai ressenti le besoin de faire appel à une psy, qui m’a immédiatement dit de changer de gynéco. Mon nouveau médecin a été cash : « Soit vous acceptez les choses et vous essayez d’adopter, soit votre désir d’enfant est trop fort et vous allez faire un don d’ovocytes en Espagne. »
En me parlant des cliniques espagnoles, il avait des étoiles dans les yeux ! J’ai compris pourquoi plus tard…
En parallèle, nous avions commencé les démarches pour adopter et c’était vraiment flippant ! Lors du premier RDV, le psy et l’assistante sociale avaient réussi à nous décourager en une séance en nous demandant quelle malformation nous étions prêts à accepter…
Nous avons donc fait nos comptes et nous nous sommes décidés pour l’Espagne !
Comment s’est déroulé le don d’ovocytes en Espagne ?
Quand on est arrivé chez IVI, à Bilbao, on a eu l’impression de débarquer dans une clinique américaine ! Tout était propre, confortable, le personnel était accueillant, souriant… Le premier RDV était gratuit, ce qui était aussi appréciable !
L’ensemble nous a coûté 8 000 euros. Nous avons demandé à faire un test complémentaire pour faire vérifier la compatibilité entre la donneuse et le sperme de mon compagnon. Cela permet d’éviter les maladies génétiques et d’augmenter les chances de réussite de la FIV.
On nous a aussi demandé notre caryotype de façon à sélectionner une donneuse qui ait grosso modo le même type de peau et de cheveux que nous.
Le premier transfert n’a pas fonctionné, mais nous avons réessayé avec succès un mois plus tard. Sur les 8 embryons disponibles, une seule implantation a été faite. Nous ne souhaitions pas courir le risque de faire des jumeaux !
Les 7 autres embryons ont été congelés, au cas où nous souhaiterions les utiliser un jour !
J’étais beaucoup plus sereine que pour une FIV classique. Les choses allaient forcement marcher puisque mes ovocytes n’étaient plus de la partie 😉
Comment vis-tu le fait de porter l’ovocyte d’une autre ?
Honnêtement, je ne me suis pas posée des milliards de questions.
Même si je ne transmets pas directement mon patrimoine génétique, il y a de nombreuses interactions entre mon placenta et cet ovocyte. En le portant, j’influe sur ses caractéristiques génétiques, en verrouillant certains gènes ou en permettant à d’autres de s’exprimer.
Et finalement, peu importe que cet enfant me ressemble ou pas physiquement ! Ce qui compte c’est vraiment ce que je vais lui transmettre !
Comptes-tu raconter son histoire à ton enfant ?
Oui bien sûr ! On lui parlera du fait qu’on l’a grandement désiré… On lui expliquera qu’on a eu besoin d’une « petite pièce » d’une autre dame pour concrétiser notre désir, que cette petite pièce fait partie de nous et de lui !
Il n’est pas question de garder un secret ou de lui cacher quoique ce soit de son histoire. C’est quelque chose que nous assumons complètement.
As-tu l’intention de faire un 2ème enfant avec tes embryons congelés ?
Je suis actuellement enceinte de 6 mois, tout se passe bien, mise à part la fatigue et les nausées du début... Donc, oui, à priori, je m’imagine bien enchainer avec un 2ème enfant !
Avec mon compagnon, nous ne souhaitons pas faire un enfant unique !
Quels conseils donnerais-tu aux couples qui se lancent dans un parcours de PMA ?
Je leur dirais de ne pas laisser leur sort entre les mains du milieu médical, d’être vigilants, de ne pas hésiter à prendre un 2ème avis, car on n’est pas au courant de tout.
Et bien sûr, d’y croire, de faire preuve de persévérance. Il y a souvent une solution au bout du chemin. Le don d’ovocytes en fait partie et je l’ai très bien vécu.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez sans doute le témoignage de Julie, maman solo à 45 ans
Je cherche un don ovocytes avec le sperme de mon conjoint
Le mieux serait d’aller à l’étranger (Espagne, Portugal, République Tchèque…) car il y a beaucoup d’attente en France.