Elles font encore souvent l’objet d’alertes excessives et de discours anxiogènes…

La plupart des grossesses tardives se déroulent pourtant plutôt bien selon les experts. Pour en savoir plus, nous avons posé quelques questions à Calomardes Rees, gynécologue au sein de la clinique Procreatec de Madrid.

A partir de quel âge parle-t-on de grossesse tardive et quels sont les risques associés ?

On utilise le terme « grossesse tardive », à partir de 38 ans, parce que c’est à cet âge-là que la qualité des ovocytes baisse et que les risques pour la mère et l’enfant augmentent.

Ces risques restent malgré tout modestes, en dehors des fausses couches, dont le taux dépassent les 50% après 45 ans, suite à des problèmes immunologiques.

grossesse tardive

Mais l’âge est une chose et la condition physique de la patiente en est une autre ! Une femme de 47 ans en bonne santé sera plus apte à faire un enfant et à vivre sereinement une grossesse qu’une femme de 40 ans, qui fait déjà de le tension artérielle, par exemple.

Peut-on prévenir les fausses couches passé 40 ans ?

Une alimentation saine, le fait de pratiquer une activité sportive et d’éliminer de son quotidien le tabac et l’alcool jouent un rôle important dans la survenue ou pas de pathologies, et en particulier des fausses couches, lors d’une grossesse tardive.

Il y a plein de raisons de faire une fausse couche, donc il est difficile de les prévenir. Dans certains cas, quand le problème est d’origine sanguine et affecte à la bonne irrigation de l’utérus, on peut essayer de prévenir la fausse couche avec des anti-coagulants, de type Aspegic, ou Lovenox.

La cause la plus fréquente des fausses-couches reste néanmoins les malformations génétiques sur l’embryon, risque qui augmente avec l’âge de la femme. Sur des grossesses naturelles, il n’y a aucun moyen de prévenir cela. Pour des patientes suivant un traitement de FIV, nous leur conseillerons alors de faire un Diagnostic Génétique Préimplantatoire pour ne transférer que les embryons sains et ainsi éviter les risques fausses-couches.

Quand on bénéficie d’un don d’ovocytes, même à 45 ans, les risques de fausses couches sont moindre puisque l’ovocyte est celui d’une jeune femme, âgée de moins de 35 ans.

Pour une femme de 40 ans qui souhaite entamer un traitement PMA, qu’il s’agisse d’une FIV ou d’un don d’ovocytes, nous demandons souvent des examens de santé complémentaires en amont pour garantir que la grossesse se déroule bien : une mammographie et dans certains cas un électrocardiogramme.

A Quels examens complémentaires doit s’attendre une future maman de plus de 40 ans ?

Les échographies seront beaucoup plus nombreuses, au rythme d’une fois par mois, pour les grossesses tardives. Alors que pour une grossesse en dessous de 38 ans, 3 échographies suffisent.

L’examen des 12 semaines de grossesse est très important car il sert à déterminer les risques d’anomalies chromosomiques sur le fœtus et notamment les trisomies 21, 18 et 13.

La prévalence de ces anomalies augmente avec l’âge de la femme et surtout à partir de 40 ans. Il sera donc, dans certains cas, nécessaires de faire une amniocentèse pour écarter les risques.

On surveille également de prêt le diabète gestationnel via des prises de sang.

Enfin, en Espagne, la césarienne sera préconisée après 40 ans pour limiter les risques lors l’accouchement, mais c’est moins le cas en France.

Selon vous, la maturité est-elle un atout pour bien vivre sa grossesse ?

C’est un peu ambivalent ! En tous cas, c’est ce que j’observe chez Procreatec. Nos patientes bénéficient souvent d’un don d’ovocytes, et elles craignent de perdre le bébé. Mais quand le risque de fausse couche est écarté, à partir de 3/4 mois, elles vivent leur grossesse de façon plus zen.

Et je pense que la maturité est aussi un atout pour la suite, l’arrivée de l’enfant et son éducation.

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