Véronique est une citadine qui s’épanouit dans son job et sa vie sociale…
Mais autour de 42 ans, le désir d’enfant s’éveille, timidement d’abord, puis plus puissamment au fil des mois et des évènements qui rythment sa vie. A 44 ans, célibataire, elle souhaite ardemment concrétiser son projet d’enfant.
Quelles solutions s’offrent à elle ? Comment envisage-t-elle sa maternité tardive ?
Véronique nous confie son parcours, ses doutes et ses réflexions
Véronique, le désir d’enfant a-t-il toujours été présent chez toi ?
Oui, il a toujours été plus ou moins là…
A 18 ans, j’ai eu un premier grand amour, qui me donnait l’envie de devenir mère, mais la relation n’a pas duré… Certains pensent que faire un bébé à 18 ans aurait été trop tôt ! Mais, moi je n’avais peur de rien à cet âge là…
En revanche, plus je vieillis, plus je me pose des questions sur la grossesse, l’accouchement, ou la parentalité…
Au cours des années qui ont suivi cette première rupture, j’ai vécu ma vie de parisienne entre le boulot et les amis, et l’envie de fonder une famille est passée au second plan.
A 44 ans, tu as envie de devenir mère… Quels sont les éléments déclencheurs ?
Le décès de ma soeur, dont j’étais très proche et qui vivait avec moi, a bouleversé ma vie ! Et puis, il y a aussi le fait que je me sois stabilisée sur le plan professionnel et social, avec un groupe d’amis très soudés : cela me redonne le courage et l’envie de fonder une famille… Enfin, mes parents vieillissent, ils sont ma seule famille, ils comptent d’autant plus pour moi que j’ai été adoptée !
Cette envie de bébé n’est pas (encore ?) une obsession, mais c’est vrai que je me vois mal vieillir sans enfants. Et, devenir maman, ce serait un peu comme une cerise sur le gâteau pour moi !
Justement, quelles solutions envisages-tu pour concrétiser ce projet bébé ?
En tant que célibataire, à mon âge, deux solutions s’offrent à moi : l’adoption ou le parcours de PMA avec don de sperme.
Ce sont deux démarches radicalement différentes, mais qui demandent chacune beaucoup de courage et de persévérance.
Le parcours de PMA, je l’ai mis un peu de côté. Pourtant j’ai trouvé une gynéco prête à m’accompagner. Mais elle m’a expliqué qu’à mon âge, ma réserve ovarienne était probablement basse et que je devrais sans doute avoir recours à un don d’ovocyte. Ce qui signifie concrètement un double don (sperme + ovocyte) puisque je suis célibataire ! Ça m’a clairement refroidi et je n’ai pas été plus loin dans ma démarche.
Je ne suis pas prête à porter un embryon, qui n’aurait aucun de mes gènes.
D’autre part, mes parents et ma famille ne sont pas favorables au parcours de PMA. Je sais que je dois prendre ma décision seule et qu’elle ne regarde que moi. Mais quand on entame un parcours pour devenir maman solo, le soutien de ses proches est essentiel.
Et finalement, l’adoption me correspond mieux. Je suis moi-même une enfant adoptée et cela ne m’a pas posé de problèmes. Mes parents me disent aussi qu’ils ne regrettent pas leur choix, qu’ils n’ont pas rencontré de difficultés particulières pour nous élever, que ma sœur et moi étions des enfants faciles…
Où en es-tu de ton parcours d’adoption ?
J’ai fait ma demande d’agrément. J’attends un RDV pour rencontrer une psychologue et un travailleur social. Ça peut prendre 9 mois.
Je sais que le parcours d’adoption peut être long. Adopter quand on est en solo, c’est aussi plus dur. Beaucoup de pays n’acceptent pas la candidature des célibataires et les législations varient parfois d’une année à l’autre.
J’aimerais adopter un bébé d’origine indienne, car je suis moi-même originaire d’Inde. Je ne me vois pas adopter un enfant qui n’ait pas ma couleur de peau et de cheveux.
Mais si je n’arrive pas à adopter, je reconsidérais sans doute la PMA pour concrétiser ce projet bébé.
Comment envisages-tu la maternité tardive en mode solo ?
Cela ne me fait pas peur ! J’ai une grande différence d’âge avec mes parents, et ils s’en sont très bien sortis…
D’un point de vue logistique, j’envisage les choses plutôt sereinement : j’habite tout près de mon bureau, j’ai des horaires très convenables. Je vis dans une ville qui fait beaucoup pour la parentalité, j’ai un large cercle d’amis…
D’autre part, je ne crains pas le regard des autres, je pense pouvoir assumer parfaitement mon statut de maman solo. Je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas-là…
Faire un bébé toute seule, c’est un véritable phénomène de société !
Quant à l’absence de père, il me semble qu’elle n’est pas rédhibitoire pour élever correctement son enfant. Et puis, on peut trouver cette figure masculine dans son entourage.
Mais, bien sûr, je n’exclue pas de rencontrer quelqu’un pour réaliser ce projet bébé. C’est même ce que me souhaitent ma famille et mes amis 😉
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez sans doute le podcast de Julie, maman solo à 45 ans
crédit photo : Pradeep Ranjan