Le tour du monde en famille, on en rêve sans jamais oser le faire. Nous vous proposons le témoignage exclusif d’un tour du monde à 7 (2 parents + 4 enfants + 1 bébé)

Frédéric et Julia sont en apparence un couple tranquille et plutôt classique. Ils se sont rencontrés quand ils avaient 23 et 26 ans à Trouville sur mer. Lui, pharmacien et elle, vendeuse dans une boutique. Ils décident rapidement d’avoir des enfants…ils en voulaient 4. Marion est née quand Julia avait 25 ans, puis Paul 17 mois plus tard, Charlotte et Gabrielle ont suivi ! A 30 ans à peine, ils étaient déjà parents de 4 enfants ! Les années sont passées, entre le travail à la pharmacie et l’éducation des enfants, ils vivaient dans une routine « confortable et rassurante ».

A l’orée de la quarantaine, sonne l’envie d’un « petit dernier ». C’était maintenant ou jamais. Rose est née et son arrivée a été un virage à 360° dans leur vie. Le déclencheur d’une envie de changement et de resserrer les liens de la famille.

Ils ont donc pris la décision de vendre leurs 2 pharmacies, et de partir faire le tour du monde pendant 10 mois avec leurs 5 enfants. Jusqu’ici, ils connaissaient très peu le Monde et n’avaient voyagé qu’en « all inclusive ». Ils étaient donc prêts pour le grand saut.

Fredéric et Julia ont témoigné pour notre livre, 8 semaines après leur départ. Nous les retrouvons, de retour en France, après avoir traversé 17 pays et vécu dans 14 pays, 10 mois dehors avec 3 jeans et 2 tee-shirts.

Julia, as-tu la sensation d’avoir fait quelque d’essentiel pour toi et ta famille ?

Oui carrément, les objectifs sont atteints. Nos deux ainés sont devenus inséparables. La petite dernière est ouverte sur le monde, et notre couple s’est resserré autour d’une même vision. C’est que du positif !

Avez-vous rencontré des difficultés ?

Oui, bien sûr, ce n’était pas simple.

Déjà, nous avons quitté notre confort et notre sécurité financière, ce n’est pas évident. Au début, Marion, à 15 ans, n’avait pas envie de partir, elle pleurait tous les soirs. Gabrielle à 9 ans, manquait de proximité avec des enfants de son âge. Et Paul n’a fait que la moitié du tour du monde, il est rentré après 4 mois et demi de vadrouille.

Nous avons vécu les aléas d’une vie de famille à 100% puisque nous étions ensemble 24h sur 24. Dans une voiture, à rouler pendant des heures, avec des enfants trop petits pour s’occuper tout seul, on aurait aimé s’isoler. Mais nous étions là les uns pour les autres, et notre famille est devenue indestructible ! Nous sommes riches d’une expérience commune, nous leur avons donné tout notre temps. A la fin du voyage, notre ainé ne voulait plus rentrer, elle a vécu une vraie évolution.

Pour la petite rose qui n’avait que 10 mois quand vous êtes partis, comment vous êtes vous organisé pour les couches, le lait, tout l’équipement que vous aviez pour les plus grands ? Comment se détache t-on du matériel ?

Une valise et un sac à dos chacun, un bon porte-bébé, une bonne poussette, des petits doudous et c’est tout. Le lait, on en a trouvé partout, les couches, c’est pareil (sauf à Cuba). On hyper-consomme, on n’a vraiment pas besoin de tout ça. Les couches piscine n’existe pas ailleurs qu’en France, c’est important pour nous parce qu’on a été élevé comme ça, mais on vit très bien sans.

On n’avait jamais dormi avec nos enfants avant. Mais quand on n’avait pas de lit pour elle, elle dormait entre nous. En Bolivie, la maison c’est une cuisine et un dortoir.

On a renvoyé nos affaires d’hiver après le Canada pour ne garder que nos vêtements techniques. A Hawaii, nous avons tous eu 2 shorts, et 2 maillots de bain neufs. On se prend moins la tête avec une paire de basket et une paire de tong pour avancer dans la vie 😉

Comment avez-vous fait l’école aux enfants ?

Nous n’avons pas choisi le CNED, car il y avait trop de contraintes. Il fallait faire vérifier le travail dans les ambassades de chaque pays, et cela coutait 900€ par année, et par enfant.

Nous avons enseigné avec les livres du programme de chacun. Quand nous sommes partis, leur passage en classe supérieure était déjà validé. Ils ont repris l’école la semaine dernière, ils n’ont pas l’impression d’être largués. Charlotte a déjà bouclé le programme de l’année pendant le voyage, Marion en 1er S va passer son bac de français, elle a travaillé toute seule, et a toujours été très bonne en français. Gabrielle ne voit pas l’intérêt de l’école, mais elle en a fait plus que demandé par son école.

Est-ce que Rose, ta petite dernière, sera différente de ses frères et soeurs ?

Oui, déjà si nous partons vivre en Nouvelle Zélande, comme cela est prévu, l’école ne commence qu’ 6 ans. Elle n’aura pas de souvenirs du voyage, mais elle verra les photos,. Elle est déjà beaucoup plus ouverte. Elle mange toutes les cuisines du monde, elle s’endort partout, les chargements de chambre ne l’ont jamais dérangé. On a toujours essayé de vivre comme les locaux. Rose sait dire « merci bonjour au revoir » en indonésien, espagnol, anglais…

Quelles valeurs sont importantes pour toi ?

Ne pas avoir peur de la différence.

En Bolivie, c’est vraiment différent, j’ai moi-même eu peur pour mon confort parce qu’on n’avait pas toujours l’eau ou l’électricité. Mais on était tous les jours avec ceux que l’on aime. On n’était pas en vacances, les gens veulent les standards européens dans leur hôtel, et les vacances sont gâchées s’ils manquent de quelque chose. Nous avons essayé d’être malléables. Nous aimerions que nos enfants soient ouverts sur le monde, qu’ils se sentent à l’aise partout. C’est essentiel pour l’avenir !

Fin 2019, ils projettent un départ définitif en Nouvelle Zélande, nous ne manquerons pas de vous donner des nouvelles de la famille et surtout de la petite Rose !

Pour contacter la famille German, c’est ici les7autourdumonde@hotmail.com

N’hésitez pas à partager avec nous votre expérience, votre parcours, dans les commentaires de cet article.

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