Parents tardifs, nous nous sentons pour la plupart très concernés par l’éducation de nos enfants. L’école, dite « classique », ne correspond pas toujours à nos attentes, mais surtout aux besoins de nos enfants.

Lors de l’écriture de notre guide, nous avons interrogé Maÿlis Guiraud sur la création de l’école démocratique Champ Libre, en Normandie. Son témoignage apparait dans notre dernier chapitre dédié à l’éducation.

L’école démocratique Champ Libre a ouvert ses portes en Septembre 2018 avec 18 inscrits entre 3 ans et 19 ans.  Qu’en est-il quelques mois plus tard de la réalité de cette école ? Inspiré de modèles comme Sudbury Valley School aux Etats-Unis ou de l’école dynamique de Ramïn Farhangi à Paris, les objectifs sont-ils atteints ? Caroline Brethes, directrice de l’école, nous livre ses premières impressions.

Une prise de pouvoir inhabituelle

« A l’école démocratique champ libre, nous votons tous à égalité les décisions qui concernent le fonctionnement de l’école. J’ai le statut de directrice mais en vrai je n’ai pas plus de pouvoir que les autres enfants. On ne leur demande jamais leur avis, ils ne sont pas habitués à ce modèle. Mais lorsqu’ils ont compris l’intérêt pour eux et pour le groupe, alors, ils se sentent hyper concernés et investis, parce qu’en fait, ils ont leur part de responsabilité »

Un enseignement riche et cadré

« Cela peut paraître paradoxal mais un de nos élève veut passer le brevet. Alors, il a tout à sa disposition pour préparer l’épreuve. Un autre veut être ingénieur du son, et il a réussi à trouver un stage de 3 semaines sur son temps scolaire. Dans le cycle classique, cela serait bien sûr impossible. D’autres veulent donner des soins aux animaux alors, ils proposent leur aide à la SPA. Un autre veut faire une soirée astronomie, un autre un voyage en Angleterre, une autre entreprend d’apprendre l’art dramatique… C’est aussi varié que nous avons d’enfants. C’est à eux de franchir les étapes, nous les accompagnons, mais nous ne les assistons pas car cela tue l’engagement. Ils ont tellement à faire qu’ils trouvent que les journées passent trop vite ! »

La liberté d’être soi

« Il y a peu d’obligations à l’école Champs Libre. Le temps d’annonce le lundi matin est obligatoire, le conseil de justice est obligatoire si on y est convoqué, et les taches ménagères aussi. Les enfants viennent vraiment parce qu’ils sont motivés. Tout est sur la base de l’intérêt et de la curiosité. Dans ce cadre de liberté, on pourrait penser que l’entraide entre les enfants est naturel. Oui, les différences d’âge créent de belles surprises, les petits apportent beaucoup aux grands et réciproquement. Mais, certains enfants sont déjà abimés, ils ont perdu la confiance en l’autre. Il faut récréer le lien »

L’école de la dernière chance

« Je regrette qu’il y ait si peu d’écoles alternatives dans notre région, ce qui fait de nous l’école de la dernière chance. On répond a un véritable besoin, on a tout le temps des familles qui nous appellent. Mais certains enfants ont besoin d’un personnel spécifique. Ce n’est pas facile à comprendre pour les parents, mais on ne peut résoudre tous les problèmes. Nous ne sommes que deux et nous devons avoir de multiples casquettes : gestionnaire, infirmière, psychologue, institutrice, chargée de communication et chercheuse de financement ! « 

Il existe actuellement 1168 établissements hors contrat en France, et « une centaine de structures » se créent chaque année (depuis trois ans). Le besoin est fort, l’envie de vivre un enseignement plus moderne, plus adapté à notre monde est très concrète. Alors, continuons d’encourager les initiatives et soyons patients, l’école alternative a besoin de temps pour trouver le chemin de son épanouissement.Il existe actuellement 1168 établissements hors contrat en France, et « une centaine de structures » se créent chaque année (depuis trois ans). Le besoin est fort, l’envie de vivre un enseignement plus moderne, plus adapté à notre monde est très concrète. Alors, continuons d’encourager les initiatives et soyons patients, l’école alternative a besoin de temps pour trouver le chemin de son épanouissement.

Et vous, avez-vous testé les écoles alternatives ? Faîtes-nous part de votre retour d’expérience en commentaire !

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