Cet article est écrit en collaboration avec la clinique Fertilab à Barcelone.
L’adénomyose est une maladie utérine bénigne caractérisée par la présence de glandes endométriales et de stroma dans le myomètre, avec une hyperplasie du muscle lisse environnant.
Elle ea des similitudes avec l’endométriose, mais se distingue par sa localisation au sein de l’utérus. Ce tissu ectopique subit les changements hormonaux du cycle ovarien, devenant parfois un foyer inflammatoire jusqu’à la ménopause, période à laquelle le processus disparait.
Quels sont ses symptômes ?
L’adénomyose apparaît généralement à partir de 30 ans, avec un pic de diagnostic entre 40 et 50 ans. Les symptômes peuvent inclure :
- des saignements menstruels abondants avec caillots
- de la dysménorrhée (douleur pelvienne intense)
- de la dyspareunie (douleur pendant les rapports sexuels)
- de la métrorragie (saignement utérin anormal entre les cycles)
Ces symptômes nécessitent une enquête approfondie pour confirmer ou exclure la présence de l’adénomyose.
Comment peut-on la diagnostiquer ?
Autrefois négligée, elle est aujourd’hui détectable par IRM et échographie, susceptibles de révéler une fusion entre l’endomètre et le myomètre.
On distingue deux types d’adénomyose :
- Focale : limitée à une région de l’utérus, généralement plus légère.
- Diffuse : présente sur toute la paroi de l’utérus, plus grave et avec un mauvais pronostic.
Elle est souvent diagnostiquée chez des femmes présentant des saignements anormaux, des douleurs pelviennes, ou même de façon fortuite chez les femmes asymptomatiques. Ce diagnostic peut coexister avec d’autres conditions gynécologiques comme l’endométriose ou la fibromatose utérine.
Quel est le lien entre adénomyose et infertilité ?
L’adénomyose pourrait être liée à l’infertilité, similaire à l’endométriose. Des études montrent une corrélation, bien que les mécanismes biologiques soient encore mal compris. Les tissus endométriaux affectés montrent des altérations génétiques influençant le remodelage endométrial et l’inflammation, réduisant ainsi la capacité à implanter et développer le placenta. De plus, les niveaux élevés de prostaglandines et la résistance à la progestérone aggravent cette situation.
Les femmes atteintes peuvent également rencontrer d’autres obstacles à la grossesse tels que :
- Un transport utéro-tubulaire réduit
- l’augmentation des niveaux d’oxyde nitrique dans l’utérus
- les contractions utérines altérées
- une anomalies de volume de la cavité utérine
Y-a-t-il un Impact sur la grossesse ?
L’adénomyose est un obstacle majeur à la grossesse, augmentant les risques de fausses couches, d’accouchements prématurés, et d’hémorragies post-partum. Les techniques de reproduction assistée (ART) peuvent échouer en présence d’adénomyose, nécessitant un diagnostic précis et des stratégies adaptées pour les femmes stériles.
Quelle solution ?
L’utilisation de Gn-Rh avant la conception est recommandée pour les femmes sans réserve ovarienne réduite. Les agonistes du Gn-Rh réduisent temporairement la production d’œstrogènes, diminuant l’adénomyose. Cependant, une administration prolongée peut nécessiter une stimulation ovarienne plus intense et affecter la qualité des ovocytes. Cette approche est particulièrement utile pour les patients avec une réserve ovarienne normale et est efficace avant le transfert d’embryons congelés.
Pour conclure
L’adénomyose impacte négativement la fertilité et la grossesse. Il est crucial de consulter un gynécologue et de suivre attentivement les conseils médicaux pour toute femme souhaitant concevoir, naturellement ou via des techniques de reproduction assistée.
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